Colloque international « ATLALS » 17-18-19 Octobre 2020 à TLEMCEN

Argumentaire

Dib est le plus prolixe et, sans doute, le plus grand écrivain algérien de langue française. Multiple et variée par les genres littéraires investis, son œuvre est immensément riche par les références culturelles qu’elle cite, manipule, transforme, combine au service d’un projet multiculturel et universaliste qui spécifie la démarche de l’écrivain.
De nombreux colloques, de nombreux travaux universitaires ont été consacrés en Algérie et à l’étranger à cette œuvre protéiforme. Et à mesure que la réflexion avance, de nouvelles pistes s’ouvrent aux chercheurs. Le centenaire de la naissance de l’auteur nous offre l’occasion d’un premier bilan. Il nous offre aussi l’opportunité d’explorer de nouveaux aspects de l’œuvre et, si possible, de renouveler la critique dibienne.
Au demeurant Dib nous y invite dans ses dernières œuvres, notamment en mettant l’accent sur une veine qui nourrit son imaginaire, présente depuis ses débuts littéraires et qui traverse l’ensemble de sa production romanesque et poétique, de façon plus ou moins souterraine jusqu’à affleurer dans les textes réflexifs. Il s’agit des éléments qui remontent à un héritage culturel plus ou moins enfoui et qu’il nomme « atlals » par référence aux vestiges que les nomades laissent dans le désert, à la fois pour signaler leur passage et pour baliser la trajectoire de leurs confrères. 
On a beaucoup glosé sur le mixage des héritages culturels chez les auteurs francophones (anglophones, lusophones etc.). Qui dit « mixage », sous-entend une difficulté sinon une impossibilité à dissocier les deux paradigmes de références culturelles mis en œuvre dans leurs écritures. Pourtant ce qui fait la particularité de ces écritures c’est la coloration propre à leur société originelle qui caractérise leurs univers de fiction.
On a déjà abondamment étudié la « bilangue » (Khatibi) de ces écrivains et relevé les citations empruntées à la société de référence (énigmes, fragments de contes, extraits de chants, de légendes etc.) Notre colloque voudrait, en prenant appui sur l’acquis de ces travaux, s’interroger sur les raisons qui ont conduit Dib à accorder un intérêt particulier aux atlals, dans son retour rétrospectif sur son œuvre. Tout se passe comme si l’auteur, arrivé au crépuscule de sa vie, estimait qu’une part importante de son « à dire » était restée ensevelie dans ces atlals. Ce faisant, il attirait notre attention sur ce phénomène de traces, nous invitant à en décrypter le fonctionnement.
Nous nous proposons donc de tenter une archéologie des atlals - des plus patents aux plus discrets – qui signent l’ancrage de l’écriture dibienne dans une mémoire culturelleséculaire, propre à la société algérienne et, plus particulièrement tlemcénienne.
Il ne s’agira pas de dresser un répertoire de ces traces qui parsèment l’ensemble de l’œuvre, mais de comprendre le rôle qu’elles jouent dans l’économie du texte, comment éventuellement, elles orientent la production du sens, comment elles tissent entre elles un réseau qui enserre la narration dans un climat poétique chargé de nostalgie, comment elles indexent le récit sur des fragments de récits antérieurs, faisant du texte dibien un archi-texte algérien incrusté dans le texte porteur de langue française, lui-même chargé d’histoire.
A titre d’exemple, étudier comment des syntagmes de parole soufie surgissent à la faveur de la profération d’une bribe de chant oude la remémoration d’un secret de famille orientant ou complexifiant la production du sens. Ou s’interroger sur la façon dont la pensée soufie se poursuit à travers une trajectoire de personnage comme celle deRodwan de La Danse du roi, combinant une conception de la clandestinité révolutionnaire avec une tradition d’ésotérisme mystique ; comment une parole de sagesse ancienne se manifeste dans des discours qui opposent des projets sociaux antagoniques comme dans Dieu en barbarie ou Le Maître de chasse ; comment une certaine conception de la relation amoureuseinhérente au soufisme, prend en charge une tradition d’amour-fou chez les surréalistes ou d’amour-loup dans la légende nordique comme cela apparaît dans la tétralogie nordique, etc.
En somme il s’agira de revisiter l’œuvre dibienne à partir des constellations de sens que l’on peut mettre au jour à partir de l’idée d’atlals. Et l’on pourra espérer découvrir, à la lumière des différentes contributions, non pas le sens ultime de l’œuvre (ce qui serait aberrant et contraire à la spécificité du sens littéraire, indéfiniment prolongeable commeà la volonté de l’auteur lui-même pour qui une œuvre vit du secret qu’elle recèle) mais une certaine cohérence de la dynamique de création dibienne.
Modalités d’envoi des propositions

Les propositions de communication comporteront un titre et un résumé (max. 300 mots) ainsi qu’une courte bio-bibliographie. Elles devront nous parvenir par courrier électronique, au plus tard le 28 mai 2020 aux adresses suivantes : 
nkhadda@yahoo.fr
benmansoursabeha@gmail.com
mohasari@yahoo.fr
afifabererhi@yahoo.fr
Comité scientifique 

Naget Khadda  Professeur émérite Universités Alger et Montpellier- Présidente d’honneur du jury du Prix Mohammed Dib 
Benmansour Sabeha  Professeur Université de Tlemcen- Présidente de l’Association La Grande Maison 
Mohammed Sari – Ecrivain Traducteur- Professeur Université d’Alger- Président du jury du Prix Mohammed Dib 
AfifaBererhi- Professeur Université d’Alger- Vice Présidente du jury du Prix Mohammed Dib 
Charles Bonn- Professeur emerite Université de Lyon
Mohamed Saidi- Professeur Université de Tlemcen 
DourariAbderezak- Professeur Université d’Alger 
Amina Bekkat- Professeur Université de Blida
François Desplanques – Ecrivain 
Mourad Yelles- Professeur à l’INALCO- Paris 
StephaneBaquey- Professeur Université Aix Marseille
Denise Brahimi – Professeur émérite- Université Paris VIII
Hessas Hakim- Professeur Université d’Alger 
Rachida Rostane – Professeur Université de Tlemcen 

Comitéd’organisation

Benmansour Sabeha– Présidente de l’Association La Grande Maison – Professeur à l’Université de Tlemcen
Baba Hamed Warda- Vice Présidente de l’Association. Maitre de conférences à l’Université de Tlemcen
Boussadia Hichem- Secretaire général – Maitre de conférences à l’Université de Tlemcen
Benmansour Reda – Secrétaire général adjoint- Conseiller culturel 
Bekhchi Nadir- Tresorier- Directeur de banque en retraite
Chelbi Kader- Tresorier adjoint- Directeur financier à IBIS 
Kara Slimane Fewzi- Membre du bureau – responsable de formation Ecole Academy BTP Pigier
Hafhef Amin – Membre du bureau – Chargé de suivi et d’appui technique aux associations- « Humanité et inclusion »
BouchenakKhelladiHaouari- Membre du bureau -Artiste Photographe
Benmansour Abdellah-Membre du bureau- Pharmacien 
Bedjaoui Abdelkrim- Membre du bureau- Architecte- 
Linda Tamandrari- Journaliste- Alger Ch3
Rachida Rostane – Professeur Université de Tlemcen

Responsables du colloque 
Naget Khadda
Sabeha Benmansour 
AfifaBererhi
Mohammed Sari 

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